NOTES

 

La note précédente confirme -et récirpoquement- l'identification de la source de cette formule par Jean-Marc Hovasse (Victor Hugo et Germaine de Staël): «  Difficile de trouver cette citation dans l’œuvre de Mme de Staël: Google résistant, elle doit appartenir à un opuscule rare, ce qui mettrait au crédit de Victor Hugo une connaissance pointue – pas impossible, mais à tout le moins étonnante et plutôt contradictoire avec ce que l’on a pu voir jusque-là. Cette citation avait en tout cas été mise en exergue quelques années plus tôt par Ivan Golovine, prince Hovna (1816-1890), intrigant écrivain russe francophone naturalisé anglais, dans une Histoire d’Alexandre Ierdont le 22e chapitre, intitulé « Caractère d’Alexandre », s’ouvrait ainsi: « Mme de Staël a dit qu’une moitié d’Alexandre était gelée et l’autre pourrie. Le mot de Voltaire disant que la Russie était pourrie avant d’avoir été mûre, nous paraît plus heureux, mais il n’y avait rien de vert dans l’empereur Alexandre, surtout après 1815. » Victor Hugo aurait pu tenir sa citation de cette source, d’autant qu’il avait été en contact avec l’auteur, mais c’est encore plus indirect: si sa bibliothèque, dans le précieux inventaire de Jacques Cassier, ne garde pas trace de cet ouvrage de Golovine, elle contenait en revanche bien Le Livre de la nation polonaise et des pèlerins polonais d’Adam Mickiewicz, traduction nouvelle par Armand Lévy, avec introduction et commentaires de Ladislas Mickiewicz, publié chez Dentu en 1864. Au bas de la p. 144, un bref paragraphe signale: « Madame de Staël a dit qu’une moitié d’Alexandre Ier était gelée et l’autre pourrie. (Alexandre Ier, par Golovine.) » La présence attestée de ce livre aujourd’hui disparu dans la bibliothèque d’Hauteville House incite à en faire la source de cette citation – d’autant plus qu’elle apparaît, sur le folio 366 recto du manuscrit, en ajout dans la marge – ce qui est bien conforme à la date de 1864. »